- Art(s) & Culture(s) -

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dimanche 30 décembre 2007

Soutenance de Doctorat Lettres & Arts

Avis de soutenance de Doctorat de l'Université Lumière - Lyon 2


Stéphane Hoarau présentera ses travaux en soutenance
le 07 janvier 2008 à 14h30, à Lyon :


Institut des Sciences de l'Homme
Salle Marc Bloch (4e étage)
14, avenue Berthelot
69007 LYON

Les membres du jury sont :
- M. Charles BONN, Directeur de recherche, Univ. Lyon 2
- M. J.-C. Carpanin MARIMOUTOU, Co-directeur de recherche, Univ. de La Réunion
- Mme. Martine JOB, Univ. Bordeaux 3
- M. Bruno Gelas, Univ. Lyon 2

Titre des travaux :
Ecriture de l'exil, exils des écritures. Lecture croisée des mouvements d'exils dans les oeuvres d'auteurs francophones contemporains : Monique Agénor, Jean-Marie G. Le Clézio, Nabile Farès, Jean Lods.

Résumé de la thèse :
Les auteurs de notre corpus, originaires soit du Maghreb, soit de l’océan Indien, et écrivant tous à partir de l’Europe, font vivre une même constellation littéraire qui semble être en perpétuel mouvement : celle des littératures francophones. S’inscrivant dans une temporalité post-coloniale, cet espace diversifié tend à problématiser les histoires d’hier en corrélation avec celles d’aujourd’hui : de part et d’autre de frontières, se sont rencontrés et se rencontrent encore des hommes selon des modalités d’échanges et/ou de conflits. Du fait de la diversité de leurs origines, de la singularité de leurs parcours, de leurs circulations entre des frontières tant géographiques qu’historiques et culturelles, et par conséquent de la pluralité de leurs amarres identitaires, les voix interrogées dans cette étude font toutes, selon des tonalités différentes, vibrer le vaste champ francophone. Se peut-il alors que, dans ce concert, se métamorphose le discours littéraire contemporain pour tenter de remettre en cause les discours antérieurs ? Pour tenter de donner corps, par le langage, à d’autres formes de rapports, basés sur l’interaction entre les cultures et les imaginaires ? Il s’agit là de se poser la question de la transversalité des identités littéraires nées de la circulation de mots et d’images au travers de frontières : comment l’écriture, par la mise en oeuvre d’une tectonique des impacts et des contacts entre les cultures rencontrées, peut-elle remettre en cause les structures discursives, et faire émerger, dans un tremblement poétique, une politique de diversification des modalités de penser et d’exprimer la singularité de son rapport au(x) monde(s) ?

La soutenance sera publique et sera également suivi d'un pot ouvert à tous...

dimanche 23 décembre 2007

mercredi 19 décembre 2007

"Tèt Kaf" pour la Fête Cafre

A l'occasion du 20 décembre, jour de la fête de l'abolition de l'esclavage pour l'île de La Réunion, je vous propose de redécouvrir à travers cette petite vidéo postée par Francky Lauret, les fameuses "tèt kaf" (Têtes de cafre) de l'artiste local William Zitte :



Pour plus d'informations sur l'artiste, se rendre sur le blog de La Lanterne Magique.

lundi 10 décembre 2007

20 décembre : fête cafre / 20 désamb : fèt kaf

Colloque et spectacle de l'ARCC, ce 20 décembre 2007 à Paris :

De la Compagnie des Indes Orientales aux sociétés de l’océan Indien : destins singuliers, mémoires partagées.


L’arrivée des Européens dans l’océan Indien. En 1498, trois navires portugais armés en Europe franchissent l’extrémité méridionale de l’Afrique et entrent dans l’océan Indien ; ils ouvrent ainsi la route maritime directe entre l’Europe et l’Asie. C’est un évènement dont les conséquences sont considérables pour les deux continents, et en particulier pour l’Asie et donc pour les pays de l’océan Indien, tant par le développement des échanges que par les répercussions dans les comportements de la vie quotidienne et les pratiques religieuses. Profitant de la supériorité de leurs techniques de navigation sur celles des Orientaux, les Européens installent des comptoirs commerciaux sur les côtes, puis des escales, étapes sur la longue route maritime ; ils donnent ainsi naissance à des sociétés originales, soit par la collaboration commerciale établie entre les Indiens et les Européens, également attachés à la poursuite des profits, soit par l’installation de plantations cultivées par des esclaves nombreux, à la manière de celles des Antilles. (Philippe Haudrère)

Informations pratiques :
L’Association Réunionnaise Communication et Culture en partenariat avec :
- Le Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer
- Le Conseil Général de La Réunion
- Le Conseil Régional de La Réunion
- La Ville de Paris

serait honorée de votre présence au colloque qu’elle organise

Jeudi 20 décembre 2007 à 18h - Salle Félix Eboué
Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer
27, rue Oudinot 75007 Paris
Métro : Saint-François-Xavier - Duroc

Participation sur invitation
Inscription obligatoire avant le 15 décembre 2007
Nombre de places limité
Se munir d’une pièce d’identité

Inscriptions obligatoires à l'adresse : arcc2@wanadoo.fr
(préciser avec postale pour l’envoi du carton)
Tél. : 01 43 15 00 21

Accueil par Jean-Claude Judith de Salins, Président de l’ARCC - Mot de Patrick Karam, Délégué Interministériel Pour l’Egalité des Chances
des Français d’Outre-Mer.

lundi 3 décembre 2007

Coucours de Poésie : "Lélan lo kèr"

Maloya, site culturel, organise pour son lancement un concours de poésie en créole réunionnais intitulé : Lélan lo kèr / L’élan du cœur



> Pour plus d’informations, veuillez cliquer sur le document ci-contre ou vous rendre directement à l’adresse suivante : http://maloya.org/.


Parce qu’il est important de faire vivre une culture, parce qu’une culture se véhicule essentiellement par sa langue et ses arts (en relation à d'autres), nous avons fait le choix sur ce site de proposer des rubriques sur l’art, en créole de La Réunion et en Français. Retrouvez donc sur le site de Maloya toutes les informations concernant le concours de poésie (jury, prix, etc.), et retrouvez également des rubriques concernant l’actualité ou encore la littérature réunionnaise :
- portraits d’écrivains (« Litératïr » > « Romansaz »)
- sélection de livres (« Litératïr » > « Fagotaz »)
- débats sur la langue et ses enjeux (« Litératïr » > « Koméraz »)

Mais également, un calendrier des événements concernant la musique et les concerts se déroulant sur l’île, sur le continent, et d’une manière plus générale dans le monde (« Mïzik »), des expositions mensuelles d’artistes (« Kaméléon volaz / Les arts errants »), etc.

En espérant que vous saurez trouver sur ce site un espace d’échanges et de rencontres pour la culture...

L’équipe de Maloya.
www.maloya.org

dimanche 2 décembre 2007

Histoires de chiens

Un hommage à peine déguisé...

"Ce matin, j'ai mangé mon chien. Sans doute vous demandez-vous comme j'ai pu faire ? Je l'ai dépecé comme un vulgaire lapin. Il suffit d'avoir un bon couteau, un couteau qui coupe. Le mien m'avait été prêté par Luciano, le boucher d'à côté. Il nous aimait bien, mon chien et moi, depuis le temps. Avec une lame effilée, j'ai accompli ma triste besogne. J'ai taillé la peau de mon pauvre Knult."

Philippe Ségur, Métaphysique du chien, Paris, Buchet/Chastel, 2002, p. 9.

à Holly H.

jeudi 29 novembre 2007

Francophonie(s) : un état des lieux...

Discours de remerciement de Charles Bonn - Légion d'honneur remise le 14 nov. 2007 à Lyon.

Le 14 novembre dernier, dans les salons de l'Université Louis Lumière Lyon 2, Azouz Begag remettait à Charles Bonn - éminent professeur de l'Université francophone en France, spécialiste des "littératures maghrébines d'expression française" - la médaille de la légion d'honneur. Lors de son discours de remerciement, Charles Bonn proposa de souligner quelques traits du triste état de la francophonie dans l'enseignement français, et ainsi de (re)mettre en perspective les enjeux "parfois suicidaires" des politiques culturelles françaises à l’étranger.
Malgré une certaine représentativité et notoriété d'auteurs tels que Tahar Ben Jelloun, Assia Djebar ou Azouz Begag dans la vie publique nationale, dans son discours, Charles Bonn fait remarquer l'absence paradoxale des textes de ces mêmes auteurs dans l'enseignement français : absence dans les concours publiques (CAPES, agrégation, etc.), manque de reconnaissance de la part des instances universitaires, etc. En France, la francophonie serait-elle boudée ? Pourquoi ? Peut-être parce qu'elle exclut la fixité, en explosant les frontières... Peut-être parce que, du fait même des mouvements transnationaux et transculturels qui la fondent, elle remet en question la notion dangereusement sécurisante et très en vogue d'"identité nationale"...

Quelques photos de la soirée :
Legiond'honneur 2007 (album de Charles BONN)

En cette période chargée d'interrogations concernant l'avenir des universités françaises, je vous propose de lire ces quelques mots qui permettent de mettre en lumière d'autre maux, ceux de la francophonie dans le système éducatif de la France, et d'une manière plus générale, dans la vie culturelle française :

"Mot de remerciement" (par Charles Bonn)* :
C’est avec beaucoup d’émotion que je voudrais d’abord remercier Azouz.
Cette décoration qu’il vient de m’accrocher est pour moi le résultat d’une amitié vieille de plus de trente ans, puisqu’elle est antérieure à la publication du
Gône du Chaâba, dont j’avais lu le manuscrit avant de suivre, pas à pas, l’ascension littéraire de l’auteur. Ce qui m’a permis bien sûr de faire cours sur son œuvre, et de lui demander de temps en temps de venir parler à mes étudiants, qu’il enthousiasmait à chaque fois.
Si le temps ne m’était pas compté je pourrais raconter – moins bien que lui –, une foule de souvenirs communs fort pittoresques, parmi lesquels des aventures cocasses avec la police aux frontières américaine peu après le 11 septembre. Et l’on sait qu’une fois ministre il a remis ça depuis, mais sans moi cette fois !
Plus sérieusement je devrais parler aussi de collaborations universitaires, comme ce groupe de recherches sur la migration (le GREMMM) que nous avions fondé ensemble avec quelques amis comme Abdellatif Chaouite en 1984-85, ou encore plus récemment l’UE libre « L’Autre et la Migration » qu’il assura avec Latif, Nadine et moi jusqu’à sa nomination comme ministre, laquelle ne l’empêcha pas de tenir à corriger lui-même ses copies, occasion d’une fête bien joyeuse lorsqu’il vint un soir les chercher chez moi.

Je voudrais aussi, plus ému encore, remercier mon amie Pascale, qui s’est mise un peu à l’écart là-bas près de la fenêtre. C’est elle qui me fit connaître Azouz en 1983, avant que je la perde de vue pour la retrouver par hasard à la sortie d’un spectacle 20 ans plus tard. C’est elle surtout qui m’a patiemment redonné confiance en moi durant ces dernières années où ma place à l’université Lyon 2 était souvent loin d’être évidente, et où le doute sur la validité de ce que j’avais à dire m’assaillait souvent.

Dans ce contexte très affectif je voudrais dire maintenant en quelques mots comment je perçois cette décoration par laquelle je reste encore bien surpris.

Quand on m’a annoncé en janvier dernier, au moment de mon départ à la retraite, que quelque chose se préparait en ce sens au Ministère de la Promotion de l’égalité des chances, et une fois la surprise passée, j’ai d’abord pensé à ma mère et à ma soeur, ici présentes, que cette récompense allait consoler en partie de la mort brutale de mon frère l’été dernier. Le malheur indicible, tant pour elles que pour moi, trouvait ainsi une sorte de contrepoint qui nous fut salutaire.

Pourtant en même temps que ce bonheur m’assaillirent les doutes : cette décoration n’était-elle pas dans une certaine mesure une récupération politique ? J’ai en effet toujours voté à gauche, et mon travail pour la reconnaissance de littératures plus ou moins bannies du système universitaire français procédait même d’un militantisme que l’on pourrait situer un peu plus à gauche encore…
Mais je me suis aperçu très vite que la signification politique d’une telle décoration dépassait de beaucoup le cadre de mes convictions personnelles, pour consacrer au contraire le travail collectif et combien difficile de quelques collègues avec moi pour cette reconnaissance par l’enseignement universitaire français des littératures produites par nos anciennes colonies ou par l’immigration qui en est issue.
Or il faut bien reconnaître que mis à part l’enthousiasme des trois premières années de la Présidence de François Mitterrand, qui virent entre autres le surgissement des « radios libres », la « marche des beurs » et les débuts, en 1983 encore, de ce qu’on a appelé la « littérature de la seconde génération de l’immigration », la gauche a ensuite fait fort peu de choses sur ce plan, même si Mitterrand a développé les instances d’une Francophonie officielle, « présentable », qui n’a rien à voir avec cette Francophonie réelle, plus humble, pas officielle du tout, dont nous sommes quelques-uns à nous occuper sans trop de moyens « sur le terrain ». Terrain de la reconnaissance des textes trop souvent bannis dont j’ai déjà parlé. Terrain aussi de la direction parfois laborieuse des très nombreuses thèses proposées par des étudiants ex-colonisés, majoritaires dans la plupart des troisièmes cycles littéraires français, où ils ne trouvent pas les directeurs compétents que l’institution a oublié de former ou de recruter pour les accueillir.

Je reçois donc cette décoration comme la consécration d’un travail collectif, qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui milite pour la prise en compte en France de notre mémoire. Ce n’est pas parce que la colonisation, ou la manière dont on gère l’immigration, sont difficiles à admettre pour nos bien-pensances actuelles, qu’il faut faire la politique de l’autruche et les ignorer, entre autres dans nos programmes universitaires.
Reconnaissance aussi d’un travail collectif plus vaste, militant non seulement pour l’acceptation d’une mémoire, mais aussi plus globalement pour la prise en compte du réel qui nous entoure, dans l’enseignement littéraire français. Réel d’une société métissée qui ne veut pas le reconnaître, réel dans la relation de la littérature avec un monde qui change, réel aussi d’une langue, tout aussi métissée que la société qu’elle reflète.
Pour illustrer ceci je citerai l’incompréhension médusée de mes collègues étrangers, par exemple lors de ce colloque à Copenhague d’où je reviens tout juste et qui portait précisément sur les expressions littéraires des immigrations en Europe, lorsque je leur ai répété qu’en France je m’étais entendu dire qu’enseigner la Francophonie à l’Université n’avait guère d’intérêt puisque ça ne préparait pas à notre sacro-sainte Agrégation.
Ou encore lorsque j’ai dû leur expliquer que la 9ème et la 10ème sections du CNU (« Littérature française » et « Littératures comparées », au Conseil national des universités, pour les profanes heureusement nombreux dans cette salle) se renvoient depuis toujours la balle d’une Francophonie inclassable et donc inutile.
Ou encore lorsqu’il m’a fallu leur avouer avec honte que très souvent le comparatisme littéraire français exclut la Francophonie avec la question rituelle : « Vous comparez quelle langue à quelle langue ? ». Qui ne voit en effet qu’une telle question fait des sections de littérature comparée l’annexe dévalorisée des départements de langues, alors même que les auteurs étrangers des questions d’agrégation y sont néanmoins étudiés en traductions ? Ne serait-il pas plus réaliste, me disent alors mes collègues étrangers avec un bon sens sans doute trop évident pour nos subtilités françaises, de reconnaître que le français de Chamoiseau n’a rien à voir avec celui d’Azouz Begag ou celui de Réjean Ducharme, ou que la Francophonie comme rencontre de cultures permet des comparaisons bien plus riches et diversifiées, et de plus actuelles, que celles d’un comparatisme se limitant frileusement à l’Europe ? De reconnaître enfin que par son actualité même la Francophonie permet cette prise en compte du réel dont j’ai déjà parlé, et grâce à laquelle nombre d’étudiants viennent à la littérature française par le biais de la Francophonie, dont plus d’un collègue américain me dit qu’elle a sauvé dans son université un enseignement du français littéralement saboté par des politiques culturelles françaises à l’étranger parfois suicidaires.
Et lorsqu’enfin ces collègues étrangers m’achèvent en me demandant de leur expliquer la contradiction qu’il y a entre attribuer le Prix Goncourt à Tahar Ben Jelloun, élire Assia Djebar à l’Académie française, nommer Azouz Begag ministre (même si c’est en le privant de tout moyen d’action et d’expression), et exclure leurs textes des programmes universitaires, je n’ai plus alors qu’à me taire…

J’ai été sans doute un peu trop polémique, et je vous prie de m’en excuser. Mais la reconnaissance que me donne Azouz avec cette décoration, le fait que cette reconnaissance me vienne de lui, car nous sommes tous deux un peu ce
Mouton dans la baignoire qui donne son titre à son dernier livre, m’imposent en quelque sorte de donner voix à des évidences parfois douloureuses dont cette décoration que je reçois devient pour moi la parole.

Je pense que le fait que vous soyez venus si nombreux, malgré les grèves et le froid, montre qu’un certain nombre parmi vous pensent sur ces questions comme moi. Je suis particulièrement heureux de ce point de vue de voir ici certains de mes anciens étudiants, ou encore mes deux fils et ma belle-fille Anne, dont je sais qu’ils attendaient de moi ce que je viens de dire.
Quant à ceux qui ne partagent pas mes prises de position parfois véhémentes, je les remercie d’être venus au moins par amitié, loin de tout sectarisme. Amitié que nous partageons tous ici avec émotion, et de laquelle je vous remercie tous et toutes avec gratitude
[...]...

* Je tiens à remercier Charles Bonn de m'avoir autoriser à publier ici son discours...

mercredi 28 novembre 2007

Au soleil...

Fêtons l'arrivée de l'hiver !

Comme des escargots après la pluie, lorsqu'en hiver les nuages laissent passer quelques rayons de soleil, sortent les bandauds...

Si vous souhaitez emboîter le pas aux promeneurs de Vincennes et voir les photos, cliquer ici ou sur l'image ci-dessous :

Un jardin en hiver (2007)

Photos prises à Paris (Parc de Vincennes), le 28 novembre 2007.

lundi 26 novembre 2007

Entre chiens et loups

Petite séance de rattrapage...

A ceux qui étaient trop occupés pour écouter le jeudi 15 novembre dernier l'emission "Entre chiens et loups" présentée par André Robèr, je propose une séance de rattrapage. Si vous avez devant vous une petite heure de disponible, vous pouvez écouter cet entretien qui porte sur mes travaux de recherche... Si vous n'avez pas cette heure, vous pouvez selectionner au hasard quelques extraits, et écouter, par exemple, les fameux morceaux du groupe Tapok.



"Entre chiens et loups", présenté par André Robèr, avec Stéphane Hoarau.
Emission diffusée sur Radio Libertaire, le jeudi 15 novembre 2007 (de 20h30 à 22h00).
Sujet : "Ecriture de l'exil, exils des écritures" (Thèse de Stéphane Hoarau portant sur Monique Agénor, Jean Lods, Jean-Marie G. Le Clézio et Nabile Farès).

HS.

mercredi 21 novembre 2007

Francisco Rodrigues : "Le Pérou"

Vernissage ce samedi 24 novembre, à la galerie d'Une manière ou d'une autre :


(Pour lire les informations pratiques, cliquer sur l'image)

mardi 20 novembre 2007

Hypothèse des internautes : une valise rouge ?

"La valise rouge, ou le hors champ", analyse d'images par A. Gunthert.


"Déjà signalé sur ce blog, le buzz d'une image fixe est beaucoup moins facile à évaluer que celui d'une vidéo. En l'absence de carrefours d'audience tels YouTube ou Dailymotion, sans compteur de vues ni situation chronologique, la surveillance de la circulation d'une photographie reste une affaire qui relève du connoisseurship plus que d'une approche méthodique. En la matière, toutefois, un signe ne trompe pas. La rapidité de sa reproduction en des lieux divers est un indicateur fiable de son caractère viral.

Si j'en crois mes outils de veille, les premiers signaux d'une circulation accélérée permettent de désigner sans trop de risque d'erreur la prochaine image qui buzze: le vidéogramme d'une conversation Bush-Sarkozy apparemment diffusé par CBS, apparu hier sur le blog du journaliste Serge Faubert, repris sur celui de Sébastien Fontenelle, et irriguant dès ce matin divers sites, forums et autres réseaux sociaux (ci-dessus, image de gauche).

Désignée d'un cercle, la valise rouge qui supporte Nicolas Sarkozy lui permet de dialoguer à hauteur compatible avec George Bush. On se souvient du débat provoqué par une autre photographie d'un tête-à-tête entre les deux présidents, en septembre 2006 (ci-dessus, image du milieu), qui avait alimenté les spéculations. Cette image semble livrer la clé de l'énigme et reconstituer un hors champ qui paraît un élément récurrent des rencontres entre les deux hommes.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Un commentaire sur l'Ashram de Swâmi Petaramesh, qui reprend lui aussi cette image (merci à ec pour son signalement), permet de remonter un pas plus loin. Selon le site Sarkozeries, dans un billet daté de cette nuit, cette photographie est un montage humoristique, qui a remplacé les têtes des interlocuteurs originaux (ci-dessus, image de droite) par celles des présidents américain et français.

MaJ - 20h Le constat en fin de journée est celui d'une dissémination parallèle de l'image et de l'indication de sa véritable source. Guy Birenbaum a même inversé la présentation des deux images, affichant d'abord la photo non montée. Il est probable que le buzz va se ralentir et rester confiné à l'espace du gag. La leçon qu'on retiendra pour l'instant de ce cas, l'un des rares exemples de manipulation délibérée interne au monde web, c'est l'efficacité et la rapidité de sa capacité d'autocontrôle. Moins de 24 h après le début de sa dissémination, l'image a vu son interprétation systématiquement corrigée: la plupart des sites qui en faisaient mention ce matin ont procédé à une mise à jour. Il faut noter le caractère bienveillant de l'intervention des commentateurs, soucieux (comme ec ci-dessous) d'éviter au blogueur de commettre une erreur. Si ce constat pouvait être généralisé, il permettrait de situer la clé de cette autocorrection dans un fort sentiment de communauté."

André Gunthert, "La valise rouge ou le hors champs", 2 nov. 2007.

La France et ses esclaves

Couleur Saphir n°115



Pendant plus de deux siècles la traite et l’esclavage dans les terres françaises ont concerné quatre millions d’esclaves : Deux millions d’entre eux sont nés en Afrique, transportés par des navires négriers dans les colonies et deux autre millions y sont nés. S’il existe déjà des ouvrages traitant de histoires générales de la traite, de l’histoires de la colonisation française, de celle de chaque colonie, il n’existait aucune histoire de l’esclavage français, couvrant la période coloniale toute entière.
Le livre de Frédéric Régent qui porte un regard nouveau sur le fonctionnement des sociétés esclavagistes françaises permet de répondre à de nombreuses questions : Comment et pourquoi les Français ont-ils été amenés à devenir esclavagistes ? Pourquoi ont-ils eu recours à la traite négrière ? Pourquoi les notions de Blancs et de Noirs sont-elles apparues ? Quel bénéfice, la France retire-t-elle de l’économie esclavagiste ? Quelles sont les limites à l’exploitation des esclaves ? Pour quelles raisons la France rétablit-elle l’esclavage après l’avoir précédement aboli ? Quel est le rôle joué respectivement par les esclaves et les abolitionnistes dans le «processus d’émancipation» ?

Informations pratiques :
Mercredi 5 décembre 2007 à 19h00 à l'ARCC
160,rue Pelleport 75020 Paris
Métro: Télégraphe ligne 11 - Bus 60, arrêt Borrego
Site : http://www.arcc.asso.fr
Mèl : arcc2@wanadoo.fr

Entrée libre
Cocktail à l’issue de la manifestation

samedi 17 novembre 2007

Kaméléon volaz : exposition d'artistes en ligne

Le site Maloya (www.maloya.org) recherche des artistes de La Réunion, de toutes pratiques (peinture, sculpture, vidéo, photographie, etc.), pour présenter leurs travaux en ligne. Il s'agit d'offrir un espace où les artistes pourront se faire connaître - ou reconnaître - en présentant leurs travaux un mois durant.



Voici le texte de présentation de la rubrique intitulée
Kaméléon volaz / Lézard errant :

En français : Chaque mois, Maloya vous propose de rencontrer un artiste différent. Cette exposition virtuelle (débutant le premier jour du mois et se terminant le dernier jour) à pour objectif de vous faire rencontrer des artistes locaux qui travaillent l’image selon différents modes, et sur différents supports : peinture, photographie, vidéo, etc.
Bonne visite !

En créole : Sakinn son limazèr… Maloya i propoz a zot dardékouv tou lé mwa in zartist diféran : nana i pind, nana i fé foto, nana i fé sinéma, etc. Sak débu d’moi, zot nora lokazion dékouv in nouvo lartist péi, in nouvo limazèr péi.
Zartist réioné, montr a zot ! ‘Lon tienbo le rin pou fé in mouvman, pou fé rim réioné èk réyoné !

Pour plus de précisions, ou pour soumettre des travaux, écrire à :
kabar@maloya.org

dimanche 11 novembre 2007

Poème Réunionnais / Fonnkèr Réioné

Puisqu'un concours de poésie a été lancé par Maloya (voir article précédent), un petit hommage s'impose... Plutôt que d'étaler mes mots plats, je vous propose de (re)découvrir la rondeur et les formes de ceux d'Anne Cheynet, avec son fameux "Vercingétodafrix" :

"Autrefois notre pays s'appelait la Gaule. Nos ancêtres les gaulois étaient de grands hommes. Ils avaient..."

Vercinzétomasin
Sa lé lwin
Mon po lé nwar
Loder lékaliptis
Lé swar
La roul gran flèv dan la foré...
Monmon lafrik
Zot la vann ton po ek ton sévé
Zot la ras ton zorey ek ton zyé

Blan ou nwar out san la fé nout listwar
Afrik

Ton zanfan la pa geyn lé gou ton lé
Pou zot i falé travayé
Konm zot i falé priyé

Blan ou nwar ou lé dan nout mémwar
Afrik

Deryèr rido kann
Mi antann lo son tam-tam
Monmon
Sa ton vwa mi krwa
I vyin sant in santé
Pou ton zanfan ekzilé

Afrik Afrik ou lé dan nout misik
Afrik Afrik

Vercinzétomasin sa lé lwin
Vercinzétomasin
I tonm pa mon kousin


Pour les non-initiés et les curieux, voici une traduction :

Vercingétomachin / Est loin / Ma peau est noire / D'odeur d'eucalyptus / Le soir a glissé comme un grand fleuve dans la forêt... / Maman Afrique / Ils ont secoué ta peau et tes cheveux / Ils ont arraché tes oreilles et tes yeux

Blanc ou noir ton sang a fait notre histoire / Afrique

Tes enfants n'ont pas pu sentir le goût de ton lait / Pour eux il fallait travailler / Comme eux il fallait prier

Blanc ou noir tu es dans notre mémoire / Afrique

Derrière les rideaux de cannes / J'entends le son des tam-tam / Maman / C'est ta voix je crois / Qui chante une chanson / Pour ton enfant exilé

Afrique Afrique tu es dans notre musique / Afrique Afrique

Vercingétomachin est loin / Vercingétomachin / N'est pas de ma famille


Sources :
- Le texte original d'Anne Cheynet ainsi que l'illustration d'Annick Gautier, viennent de l'ouvrage : Anne Cheynet (éd.), Tèr tout'koulèr, Poème pour la terre multicolore, France, A.D.M.V., 1992, p. 38-39.
- Traduction : Stéphane Hoarau.

dimanche 4 novembre 2007

Dégustation de niawls à Paris

Lansly, c'est un duo : Daria & Daef, qui se sont rencontrés à La Réunion, lors de leurs années d'étude ; c'était il y a quelques années déjà... Depuis, ils ont voyagé, et ont beacoup appris. Daria & Daef pourraient se contenter de jouer de la guitare ou de la basse, mais non : bongos, hang, tabla, udu, derbouka, gong, pakawaj, guimbarde ou slide tampura servent à accompagner leurs chants en niawls... C'est ce qui s'appelle un maillage culturel : des instruments du monde, se mariant entre eux, se mariant à des chants en langue autre... c'est un tissage, un métissage...

A ceux qui ne connaissent pas le niawls et qui n'ont jamais entendu de sarod, de dobro, de dan tranh ou de kayamb, aux curieux qui aiment rencontrer et partager leurs diversités, rendez-vous les 6 et 7 nov. :

mercredi 31 octobre 2007

Aporos i sot la mèr

A quelques jours de sa projection au Séchoir (voir annonce ci-dessous "Aporos au Séchoir"), et après sa participation à la Fiesta des Suds avec L'Oeil du Cyclone , je vous propose de revenir un peu sur les activités et les ambitions de l'association APOROS, installée à La Réunion, et depuis quelques mois à Paris :


Le mot d'APOROS :


Créée par Nelson Navin en septembre 2006 à la suite du lancement du projet Sot la mer, l'association APOROS fonctionne comme un collectif sans frontières. Espace de dialogue, d'échanges et de créativité, APOROS s'inscrit dans une dynamique artistique mais aussi culturelle et humaniste.


Composée d'une dizaine de photographes indépendants (Soleiman Badat, Nicolas Baret, Charles Delcourt, Yo-Yo Gonthier, Jacques Kuyten, Vincent Meurin, Nelson Navin, …), APOROS réunit aujourd'hui des sensibilités fortes autour d'un projet artistique humaniste. L'image comme révélateur sensible des réalités du monde qui nous entoure. Un voyage au cœur de l'humanité pour apprendre à regarder ensemble.

Pour en savoir plus :
- Site : www.aporos.fr
- Blog : http://aporosblog.canalblog.com


Crédits photos :
- ©APOROS, Vincent Meurin.
- ©APOROS, Jacques Kuyten.

lundi 29 octobre 2007

Aporos au Séchoir

A ne pas manquer, à Saint-Leu (La Réunion), le 3 novembre prochain :


(cliquer sur l'image pour la visualiser)

vendredi 26 octobre 2007

Coup de coeur...

Tentative d'hommage à Youssouf Amine Elalamy : 24 portraits miniaturisés par ordinateur (2007)



Cette "chose" qui m'a récemment accrochée, c'est l'étrange collage de Youssouf Amine Elalamy ("Miniatures", 2003) ; un collage de collage... J'aime cette manière de revisiter les miniatures, via nos images contemporaines. Dans le détail, chaque élément à sa vie propre, singulière, originale, mais rangée ensemble, elles provoquent une toute autre impression...

A vous d'en juger : à voir ainsi, puis à voir dans le détail (je vous recommande de cliquer sur l'image).

Pour plus d'informations concernant l'artiste et son travail, rendez vous sur le site de L'Appartement 22 : http://appartement22.com/

HS.

jeudi 25 octobre 2007

Ministère du tourisme et des ballades aériennes

"Et la France réinventa l'expulsion aérienne"

Histoire d’éviter les incidents sur les vols commerciaux, l’inventive Police aux frontières a eu l’Idée. Dédier un avion spécial aux reconduites à la frontière des étrangers expulsables. Discret, brillant et effectif depuis le 6 octobre.

Que de mauvais procès intentés à Brice Hortefeux, titulaire de l’envié maroquin de ministre de l’Immigration, de l’identité nationale, et dépendances. Les journaux glosent sur sa loi sur l’immigration, arguant que c’est l’énième et que les tests ADN sont une abomination ; Les associations de droits-de-l’hommiste crient aux rafles à chaque arrestation de sans-papiers ; et même le bon citoyen lambda, parfois passager d’un vol où prend place un « expulsable », s’insurge…

Bon, la polémique dans les journaux sur les tests ADN, malgré de téméraires pétitions, touche à sa fin. Demeurent les incorrigibles (irrécupérables ?) droits-de-l’hommistes et les gentils français qui s’offusquent. À tort, évidemment !

Et les documents dénichés par Bakchich le prouvent, la police prend grand soin, tant des « étrangers en situation irrégulière », que de ses propres ouailles.

Afin de tranquilliser tout ce beau monde, la maison poulaga a investi, tout simplement dans un « avion pour le transfert des étrangers en situation irrégulière », se félicite le Sicop (service d’information de la communication de la police nationale). Et le zinc a tout lieu de faire la fierté de la flicaille, qui en publie même photos et plans.

L’aéronef, « un bi-moteur de 19 places de types Beechcraft » peut atteindre la vitesse de 510 km/h en haute altitude, dispose d’une autonomie de vol« à la charge maximale, soit 19 passagers : 2 heures, autonomie maximale avec 11 passagers, 4h30 ». Pas un gros porteur mais des qualités appréciables et appréciées !

Depuis sa mise en service le 6 octobre dernier, le nouveau joyau de la police aux frontières, a réussi avec brio sa première mission, « transférer de l’hôtel de police de Caen au centre de rétention administration de Toulouse six roumains en situation irrégulière ». Mission remplie « sans incident » (voir image ci-contre).

Et la Police aux frontières (PAF) est bonne camarade. Les copains pourront aussi s’amuser avec le joujou. « Destiné essentiellement à assurer le transfert et l’éloignement des étrangers en situation irrégulière, il peut également être mis à disposition des autres directions ». À condition de demander gentiment à « l’Etat major de la DCPAF (direction centrale de PAF) ».

Des sans papiers discrètement et confortablement « raccompagnés », des vols commerciaux désencombrés, qui pourrait encore se plaindre ?

Seul petit souci, pour atteindre la barre des 26 000 expulsions annuelles, la flottille de la Paf devra s’étoffer…

Article publié le mercredi 24 octobre 2007, par Xavier Monnier
Bakchich.info : http://www.bakchich.info/article1815.html

mercredi 24 octobre 2007

Alain et les autres...

Qui sont ces artistes ?

C'est fou ces merveilles que l'on peut trouver en fouillant un peu sur le net... Puisque quelques liens m'ont été envoyé suite à la "diffusion" de Benny-Hill à la tronçonneuse, je vous propose, à défaut de vous dégourdir encore les zygomatiques, de travailler à la fois les oreilles, les yeux et la mémoire (pour les moins jeunes la mémoire...) :



Pour Alain Peters, c'est fait : le titre vous a donné la réponse... mais qui sont les autres ?

A ceux qui auront tout bon, j'offre le droit de visionner cette seconde video où l'on voit le poète, le même, s'amuser avec ses mots :



Chapeau bas l'artiste, et merci à ceux qui nous dénichent ces archives !

mercredi 17 octobre 2007

Bande de sons !

Souvenez-vous : Ganesh2 vous avez plié avec son remix de Matrix en créole réunionnais, intitulé "Matrix ton monmon".


Après une large diffusion sur la toile, et une promotion assurée par Le Quotidien de La Réunion du 29/09/07 (ci-dessus, cliquez sur l'image pour la visualiser), il a poursuivi son travail de détournement de bandes sonores en proposant une suite à ce premier volet, ce qui donne "Matrix out Papa" :

Un point de vue personnel : la fraîcheur qu'il y avait dans "Matrix ton monmonm" a été perdue... mais je ne vais pas m'attarder sur mes impressions. En revanche, je voudrais présenter ici une autre vidéo - un autre détournement - réalisé par ce même artisan du son. Il s'agit de "Benny Hill à la tronçonneuse".

Cette vidéo a elle aussi eu son heure de gloire, puisqu'elle a par exemple été diffusée sur LCI ("LCI est @ vous") pour illustrer un sujet portant sur l'influence de la bande sonore au cinéma : "Le choix de la musique et le montage peuvent complètement changer l'ambiance d'un film. Regardez par exemple ce que devient l'effrayant Massacre à la tronçonneuse quand on accélère certaines séquences et puis qu'on y colle la musique de Benny Hill..."



Jugé trop terrifiant, le film culte de Tob Hooper avait été interdit en France, à la fin des années 1970, pendant près de 5 ans... Cette relecture donne à réfléchir : la bande son trafiquée, on passe des cris d'horreur aux cris de joies ! Voilà sans doute un bon moyen de contourner la censure. A noter pour plus tard, au cas où...

mardi 16 octobre 2007

Les Rencontres du Film Documentaire

Les Rencontres du Film Documentaire,
du 2 novembre au 6 novembre 2007 à Béjaia (Algérie)


L’association de Béjaia Cinéma et Mémoire en collaboration avec l’association franco-algérienne Kaïna Cinéma organise du 2 au
6 novembre 2007 « Les rencontres du film documentaire » à la cinémathèque de Béjaia.
Cette manifestation proposera au public de Béjaia une programmation de films documentaires qui seront suivis de débats en présence
des réalisateurs. De jeunes réalisateurs algériens se mêleront aux cinéastes confirmés pour nous présenter leurs films prometteurs.
L’automne sera propice à une réflexion que nous souhaitons mener conjointement avec les cinéastes, les professionnels du cinéma,
les animateurs socioculturels et les stagiaires, sur l’opportunité de pérenniser un pôle de formation permettant aux passionnés du
cinéma de se saisir de cet outil pour construire un regard sur leur société et laisser des traces filmées.

Association Cinéma et Mémoire
Un collectif de professionnels du cinéma et d’animateurs associatifs qui active depuis plus d’une décennie dans le domaine, culturel
et social, a créé l’association Cinéma et Mémoire en 2007. Cette association a pour objectif d’agir dans le domaine de la formation
cinématographique et de la diffusion culturelle. Elle compte mobiliser les compétences nécessaires à la création d’un pôle de
formation permanent et d’un centre de ressources audio-visuelles.
- Abdenour Ziani, Président de Cinéma et Mémoire
Tel : 00213 71939370
mail : cinemaetmemoire@hotmail.fr

Association Kaïna Cinéma
Créée à Paris en 2003 par un collectif de professionnels du cinéma (producteurs, réalisateurs, techniciens, comédiens…), l’association
Kaïna Cinéma accompagne le développement de ciné-clubs dans plusieurs villes d’Algérie et organise des ateliers de formation
aux métiers du cinéma (Rencontres Cinématographiques de Béjaia, critique cinématographique, techniques du cinéma d’animation,
réalisation documentaire, analyse filmique…).
- Habiba Djahnine, Déléguée Générale de Kaina Cinéma
Tel : 00 336 19240647 et 00213 93740261
mail : kainacine@yahoo.fr

samedi 13 octobre 2007

A écouter...

Nouveau sur Kozman :

En cliqaunt sur l'onglet "Akout Web Radio", vous pourrez surfer sur ce site tout en écoutant de la musique péï, autrement dit, de La Réunion : Zisakakan, Ousanousava, Tifred, et bien d'autres...


> L'onglet se trouve dans la barre de gauche, dans la rubrique "A écouter...", sous les rubriques "A voir..." et "A dire..."

Bonne visite, et bonne écoute !

vendredi 12 octobre 2007

Salon du livre de l'Outre-Mer

Les éditions K’A et l'ARCC seront au Ministère de l’Outre-Mer dans le cadre de la manifestation « Lire en fête », les 20 et 21 octobre 2007.


Vous y trouverez toutes les nouveautés parues depuis le salon du livre de Paris :



Pour les éditions K'A :

- Le CD de Jean Louis Robert Poésique en mélangue, Poèt Larénion N°13
- Le dernier roman de Claire Karm, Monstres, ISBN-2910971-48-3 (15€)
- Et l'anthologie de contes malgaches de Bernard Terramorci, La femme qui à des ouïes et autres contes malgaches, ISBN-2910971-51-3 (18€)




Pour l'ARCC (Les Dossiers de l'ARCC, collection "Lettres et Langues") :

- n°47 : Exils et écritures. Entretien avec trois écrivains francophones : Monique Agénor, Jean Lods, Nabile Farès (15€)
- n°50 : Entre journalisme et littérature, rencontre avec Bruno Testa (15€)
- n°51 : André ROBèR, entre peinture, écriture et édition (15€)





Informations pratiques :
> Ministère de l'Outre-Mer
27 rue Oudinot - 75007 Paris
Métro : Duroc (10) ou St-François-Xavier (13)
> 20 et 21 oct. 2007, de 11h à 19h
> Entrée libre

Pour plus d'informations concernant les éditions K'A et l'ARCC, voir les liens en fin de page (retrouvez également cette rubrique en créole sur www.maloya.org).

Au plaisir de vous accueillir à Lire en fête !

mardi 9 octobre 2007

Exils et Ecritures (double CD Audio)

Publication des Dossiers de l'ARCC n°47 :


Exils et Ecritures.
Entretien avec trois écrivains francophones :
Monique Agénor, Jean Lods, Nabile Farès.


Entretien animé par Stéphane Hoarau
Lectures de Ludovic Pirazzoli
Collection "Lettres et Langues"
2 CD Audio (45 et 35 mn)

Lire des auteurs francophones contemporains invite à se porter attentif aux mouvements contemporains : ce qui caractérise le monde francophone dans sa globalité – ce qui fait sa richesse – c’est qu’il n’est justement pas homogène et fermé, mais qu’il est hétérogène, varié, ouvert à la multitude des cultures, des imaginaires et des paysages qui le composent. Les auteurs avec qui vous vous apprêtez à converser, chez vous, avant de venir habiter l’intimité de votre salon ou de votre chambre, d’une bibliothèque même, ont tous les trois parcouru des espaces divers et variés : les îles india-océanes et le continent européen pour Monique Agénor et Jean Lods, le Maghreb et l’Europe pour Nabile Farès. Leurs discours portent des traces de ces parcours et de ces mouvements : parcours et mouvements entre des espaces non seulement géographiques, mais aussi historiques, mémoriels, culturels, langagiers, etc. Il n’est donc pas ici question d’une, mais de plusieurs rencontres : rencontres bien sûr avec chacun des auteurs. Mais aussi, par le biais de leurs parcours respectifs, rencontres avec des aires culturelles diversifiées : l’océan Indien, l’Afrique du Nord, l’Europe.
En somme, Monique Agénor, Jean Lods et Nabile Farès mélangent ici leurs voix pour témoigner des rapports qu’ils entretiennent, par l’écriture, aux espaces qu’ils ont traversé, qu’ils ont habité et qu’ils habitent désormais…

Pour vous procurer l'enregistrement, contactez l'ARCC :
- Site : http://www.arcc.asso.fr/
- Courriel : arcc2@wanadoo.fr
- Tél. : 01 43 15 00 21

+++ NB : Un extrait de cette rencontre est disponible à la lecture sur le site : www.mondesfrancophones.com (rubrique : "interviews").

lundi 1 octobre 2007

Abécédaire de l'esclavage des Noirs

A l'occasion de la sortie du livre de Gilles Gauvin, Abécédaire de l'esclavage des Noirs, l'ARCC vous convie à une rencontre avec l'auteur
(animée par l'écrivain Patrick Imhaus).


Un ouvrage de référence manquait à l'histoire de l'esclavage des Noirs.
Cet abécédaire, concu par Gilles Gauvin, constitue un document de sensibilisation pour un large public. Il évoque les différents aspects de l'histoire des anciennes colonies francaises soumises à l'esclavage (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion et Saint-Domingue / Haïti) et permet de comprendre que cette histoire partagée fait partie intégrante del'histoire nationale.
l'abécédaire est également ouvert au monde anglo-saxon, qui a joué un rôle précurseur non seulement dans le combat abolitionniste en Europe mais aussi dans la mise en place de la traite négrière. En effet, ce crime contre l'humanité a été perpétré par nombre de puissances européennes.
Sans tomber dans le piège de la simplification, les textes fournissent des repères, principalement historiques et économiques, compréhensibles par tout lecteur, notamment les jeunes.
L'iconographie abondante et diversifiée offre un support de connaissance de première qualité.

A noter :
Animation musicale avec les élèves de l'atelier artistique du Lycée Victor Schoelcher de Saint-Louis de La Réunion.

Informations pratiques :
Mercredi 10 octobre 2007 à 19 h
ARCC - 160, rue Pelleport 75020 Paris
Métro : Télégraphe ligne 11 - Bus 60, arrêt Borrego
http://www.arcc.asso.fr - courriel : arcc2@wanadoo.fr
Entrée libre

mercredi 26 septembre 2007

Coïncidence étrange

Lecteur de journaux tant nationaux que locaux, je m'interrogais il y a quelques jours au sujet de la une de l'un des quotidiens de La Réunion, parue le 13 septembre dernier (image ci-dessous).

En titre : "Étrange coïncidence", en (très) grosses lettres et en rouge... Autant dire un titre voyant, annonciateur d'une grande nouvelle : l'ordre du monde - ou son chaos - a fait se rencontrer au hasard du calendrier deux événements importants et dont l'un aurait un lien avec l'autre !

Quels sont ces événements ?

En sous-titre, voici les informations qui doivent être raccrochées à ce titre et qui doivent éclairer cette mystérieuse et intrigante coïncidence :
- "26 décembre 2004 : Tsunami meurtrier et assassinat de Johny Catherine"
- "12 septembre 2007 : Alerte au tsunami et ouverture du procès de ses assassins [de Johny Catherine]"

...Perplexe, je m'interroge : quel est ce lieu mystérieux qui a fait se rencontrer au hasard des dates les événements relatifs au tsunami et à l'assassinat de Johny Catherine ?! Une puissance divine ou naturelle aurait-elle fé t'éxpré de concilier ces deux drames, l'un humanitaire, l'autre social ? Plus étrange encore : quel est ce mystère des choses du monde qui a fait réveiller le mysticisme d'un rédacteur en chef au point qu'il puisse voir un lien de parenté entre ces deux événements ? A-t-il voulu nous dire que c'est le tsunami qui a provoqué la mort de Catherine ? Ou peut-être l'inverse ! Mais croit-il seulement à l'existence de ce lien ? Probablement que non ! Alors, pourquoi ce titre ? En tout les cas, nous voyons-là que l'esprit fut un temps prolongé par Vollard n'est, lui, pas tout à fait mort : c'est là un titre digne de l'Absurde, puisqu'il se propose de traiter sur le même plan deux informations qui n'ont rien, mais rien à voir l'une avec l'autre, et qui par ailleurs ne sont ni de même nature, ni de même ampleur...

Je ne voudrais pas faire de polémique, mais je me dis simplement qu'il pourrait être intéressant de se pencher un peu sur la manière dont sont traitées les informations. En effet, la manière de traiter une information ne renvoie-t-elle pas à la perception que l'on peut avoir de son lectorat ? Question qui, à bien des égards, rejoint celles posées lors de notre débat au sujet du cinéma à La Réunion : quelle image renvoyons-nous de nous-mêmes ? Mais encore, quelle image nous donne-t-on de nous-mêmes ? Qui peut croire qu'il puisse exister un lien effectif, une "fausse coïncidence" donc, entre une catastrophe naturelle ayant des répercussions à l'échelle mondiale et un meurtre local ? Qui peut croire qu'il pourra faire croire qu'il existe un lien effectif entre un "raz-de-marée meurtrier" et la "mise à mort" d'un individu ?

Je constate simplement : c'est là une histoire de "croyance" puisque ce journal, par le choix de ce titre, renvoie à une image d'un lecteur superstitieux, mystique même, et un tantinet crédule... Doit-on tout avaler ? Qu'est-ce qui fait que nous renvoyons de nous-mêmes, à ceux-là mêmes qui doivent nous apporter les informations, l'image d'hommes et de femmes naïfs et crédules ? Ce titre ne soulève donc pas un problème de "coïncidence", mais pose à nouveau un problème d'image : quelle image le miroir journalistique local renvoit-il d'une société, lorsqu'il fait le tri de ses informations et le choix de ses titres pour son lectorat ?

La question mérite d'être posée, et une étude des titres parus lors de la triste épidémie de "chik" dans l'île, par exemple, semblerait pouvoir apporter bien des réponses...

mardi 25 septembre 2007

Décrochage...



Merci à tous ceux qui sont passés cette semaine à la salle Olympe de Gouges me rendre visite au Salon d'Automne de la Peinture Contemporaine ! Six tableaux d'une série intitulée "Les Mondrianneries" - en référence à qui vous savez... - y étaient exposés : Autoportrait au musée, Le Père & le Fils, la Lune & son Reflet, Ce que nous regardons mais que nous ne voyons pas, La Route en corniche, Silence et De la non-prédominance esthétique du blanc : chute de pellicules sur épaule. Ils ont été décroché hier, et ont repris le chemin de la Kazatelié.

Alors, pour se souvenir un peu - ou plutôt pour changer d'atmosphère - je vous propose de poursuivre la série initiée avec "du papier et de l'encre", et dans laquelle je fais ressortir des tiroirs de mon enfance quelques dessins anciens...


Les beaux yeux (ci-contre) et L'amour impossible du beron et du biberon (ci-dessus) n'ont a priori rien à voir avec Mondrian, pourtant... Pourtant, quand je pense au Silence ou à l'Autoportrait au musée qui ont été exposé au Salon, je pense aux beaux yeux et aux biberons ; allez savoir pourquoi ?!

Plutôt que d'attendre une exposition où je les accrocherai - ce qui n'arrivera probablement jamais - je les offre donc sur la toile aux curieux qui voudront bien y jeter un oeil...

A vos beaux yeux !

samedi 22 septembre 2007

A lire...



Publication d'un article sur Jean Lods sur le site Mondes Francophones (www.mondesfrancophones.com) :

A l'occasion de la récente sortie du document audio Les Dossier de l'ARCC n° 40 : "1946-2006 : bilan et perspectives. Regards croisés des Réunionnais de la diaspora", et dans l'attente de la parution prochaine de l'entretien avec Nabile Farès, Monique Agénor et Jean Lods, je vous propose de lire en ligne un article portant sur l'un de ces auteurs : "Jean Lods, la possibilité d'un exil rayonnant ouvert à la rencontre" (il s'agit de la transcription de la piste 2 du CD n° 2 des Dossiers de l'ARCC n° 40).

A noter également, toujours concernant Jean Lods, la mise en ligne d'un site portant sur sa vie et son oeuvre : D'Une Rive à l'Autre.

Liens (à copier/coller) :
- Article sur Jean Lods : http://www.mondesfrancophones.com/espaces/Creolisations/articles/exil-et-litterature
- Site sur Jean Lods : http://dunerivelautre.free.fr/

Pour se procurer Les Dossiers de l'ARCC n° 40 : http://www.arcc.asso.fr/

lundi 17 septembre 2007

Exil(s) et écriture(s) : suite...

Jean Lods, Monique Agénor, Nabile Farès et Stéphane Hoarau à la table de l'ARCC lors du Couleur Saphir n° 113 (12 sept. 2007)

Voilà donc une nouvelle semaine qui vient de démarrer avec désormais, dans nos bagages, les mots de Monique Agénor, Jean Lods et Nabile Farès, rencontrés ce mercredi 12 septembre. Pendant près de 2 heures de conversations, ces trois auteurs francophones ont échangés avec nous leurs pensées, leurs histoires, leurs maux... Ils nous ont fait part de leurs parcours respectifs entre l'océan Indien, le Maghreb et l'Europe, au travers de leurs goûts pour les lettres, les langues, la littérature, les arts (et je pense par exemple à ces souvenirs évoqués au sujet des projections de films à La Réunion ou à Alger, à la manière dont les spectateurs s'enthousiasmaient, mais je pense aussi, entre autres, à ce débat passionné sur les langues : le créole et le kabyle, etc.).

Je tenais donc une nouvelle fois à remercier chacun d'entre eux, et chacun d'entre vous pour cette soirée qui fut riche et chaleureuse ! Je tenais également à dire encore merci à Patrick Nurbel, Directeur de l'ARCC, ainsi qu'à Jean-Claude Judith, Président de l'ARCC, de nous avoir permis de nous réunir autour de leur table pour ce Couleur Saphir n° 113. Mais aussi, merci à vous d'avoir été si nombreux, si attentifs et si réceptifs !

Pour se souvenir encore, pour se remémorer les mots échangés, voici quelques photos de la soirée, prises par Patrick Nurbel (cliquez sur les images pour les agrandir) :

Nabile Farès :

Monique Agénor :

Jean Lods :

Lecture de textes par Ludovic Pirazzoli :



Encore merci à vous tous !
HS.

NB : Notez que les actes de cette rencontre seront prochainement publiées par l'ARCC sous forme de CD Audio dans sa collection intitulée Les Dossiers de l'ARCC.

vendredi 14 septembre 2007

Salon d'automne de la peinture contemporaine



Salon d'Automne de la Peinture Contemporaine : exposition du 15 au 23 septembre 2007

Du 15 au 23 septembre 2007, je participerai à une exposition collective qui se tiendra à Paris, dans le 11ème arrondissement. Le vernissage aura lieu le 14 septembre à partir de 18h30, et c'est bien sûr avec grand plaisir que je vous acceuillerai !

Pour s'y rendre :
Salle Olympe de Gouges
15 rue Merlin - 75011 Paris
Métro Voltaire
Bus 46, 56, 61, 69


Par ailleurs, pour une petite "mise en bouche", je vous invite également à visiter mon site de peinture : www.stephane-hoarau.com

En espérant vous voir nombreux, et au plaisir de partager avec vous un peu de mes couleurs, HS.

lundi 10 septembre 2007

Parce qu'un cinéma réunionnais manque cruellement ?

A la suite de la diffusion sur le net de quelques oeuvres détournées par des réunionnais, et aux heures de la diffusion, à la télé cette fois, d'une nouvelle production nationale (Les Mariés de l'île Bourbon), il conviendrait de s'interroger sur ce qui semble être, paradoxalement, à la fois une marque de créativité et une carence artistique : le cinéma fait à La Réunion n'est pas un "cinéma réunionnais", et le cinéma réunionnais (entendons en créole réunionnais) qui circule sur le net n'est pas un cinéma fait à La Réunion. Etrange chassé-croisé d'une production artisique qui semble se chercher : qu'est-ce qui est réunionnais ? Le mot ou l'image ? Et pourquoi pas les deux ?

Actuellement, il ne circule pas entre les réseaux créés sur la toile des films faits à La Réunion, mais des films en créole de La Réunion ; des films qui n'ont de créole que la langue. Toute la différence réside dans le fait que ces films ne proposent pas d'images originales, mais des (re)montages et des (re)sonorisations d'images déjà existantes, et archi-connues. Il circule donc des reprises de films (courts ou longs) aux bandes sonores détournées... ou plus justement : réorientées. Je pense par exemple à la série Les Lascars (renommée "Les Lascars 974") dont un grand nombre d'extraits et d'épisodes ont été re-sonorisés (cf. ci-dessous), ou encore au non moins original "Matrix ton monmon", tiré du film Matrix donc, et qui "fait son tabac".


(cliquez 2 fois sur la vidéo pour la visionner)

Lorsque je vois "Les Lascars 974" ou "Matrix ton monmon", inévitablement, je pense à une autre expérience de traduction, officielle et légale celle-là : le télénovela intitulé Marimar, diffusé sur des ondes locales pendant de nombreux mois (avec le succés mitigé qu'on lui connaît). Mais je pense aussi (et ça n'est plus là une histoire de bande sonore mais de paysages), au succès des "films-karatés" diffusés sur une télé locale ayant depuis subie un KO technique et politique. Comment expliquer le succès de Marimar et de ses compères ? Comment expliquer celui de Bruce Lee et de ses camarades ? "On" dit : une ressemblance de paysages géographiques et mentaux ("on" pense aux champs de canne ou au goût pour les commérages et autres ladilafé) ; "on" pense à des thèmes politiques, à la manière dont les premiers films de Bruce Lee, par exemple, relatent la lutte d'ouvriers chinois en prise avec une société oppressive et éttouffante (chômage, pressions sociales, brimades, etc.).
Mais l'orignalité des oeuvres (re)sonorisées (oui, il convient de les penser comme des oeuvres à part entière comme le sont toutes les oeuvres ayant pour technique le recyclage par exemple*), réside essentiellement dans le choix des références : pourquoi Les Lascars ? pourquoi Matrix (cf. ci-dessous) ? Pourquoi l'univers des banlieues parisiennes ? Pourquoi un univers virtuel, parrallèle ?


(cliquez 2 fois sur la vidéo pour la visionner)

Le point commun qu'il y a entre ces deux références, est qu'à chaque fois il y a porté à l'écran un regard décentré sur une société : celui des banlieues nord de Paris situées au-delà du périphérique, comme La Réunion est au-delà des mers ; et celui d'un monde de l'au-delà, périphérique à la réalité, comme la société réunionnaise semble être pensée en marge de celle de la France continentale. La Réunion serait-elle un monde français parallèle ? Alors, qui est "Mr. Smith", le méchant démultiplié de Matrix ? Un étranger venu de l'au-delà, dans l'au-delà, pour rétablir l'ordre et la sécurité peut-être... Bien plus que de simples blagues pou fé ri les dents, ces deux reprises cinématographiques véhiculent - volontairement ou non - des messages forts. Ils questionnent : qui sommes-nous ? Nous qui avons une langue pour nous dire, pour parler de nous-mêmes, mais qui n'avons pas d'images pour nous montrer ?

C'est qu'il semble y avoir un besoin : celui de pouvoir voir et entendre, des images et des mots, plus proches d'un quotidien où il n'y a ni grattes-ciel, ni tour Eiffel, ni capes et épées... La production cinématographique "réunionnaise" (celle qui circule sur le net en tout cas), marque le besoin d'émettre un discours sur cette société, mais en en détournant d'autres déjà existants, marqueurs d'autres sociétés. Faut-il y voir symptôme ? Celui d'un monde qui ne parvient pas pleinement à fabriquer ses propres outils, ses propres codes - cinématographiques et picturaux ? - pour parler de Soi et préfère, pour le moment, les emprunter à d'autres ? Nous sommes dans la matrice d'un discours qui, tout en étant audible, reste invisible : où sont les images des réunionnais et de La Réunion ? Elles se devinent par supperpositions langagière et imaginaire d'images produites ailleurs, répondant à d'autres besoins. Elles se devinent, sous les plis d'un discours en créole, apposé à des images propres à d'autres imaginaires. C'est peut-être en ce sens qu'il faut comprendre la "créolisation" de Matrix : au cinéma (ce qui sous-tend dans l'imaginaire), La Réunion n'existe que dans un monde parallèle... il suffit de se (re)plonger dans une série comme Les Secrets du volcan pour s'en convaincre : le réunionnais, c'est l'homme de l'ailleurs, celui qui vit dans les bois des hautes montagnes, répandant du safran sur les cadavres des Blancs venus troubler sa quiétude de bon sauvage... Il n'y a guère que l'île qui existe, on la voit, mais on ne l'entend pas, ses habitants restent muets comme muselés par une production qui a fait le choix d'une exotisation : belles cases, belles plages, belles montagnes, etc. Mais les hommes et les femmes qui habitent ces beaux paysages ? Tous des sorciers cultivant "la datooora" ? Ce n'est pas du délire : "Les Lascars 974" et "Matrix ton monmon", avec tous les défauts dont on pourrait les affubler, et sans même qu'ils ne prennent la peine de montrer une seule image de La Réunion, semblent bien mieux parler de l'île que ces images tropicales destinées à d'autres qui se refusent à prendre en compte sa réalité culturelle et sociale. Le point de vue peut faire débat, mais il me semble que Keanu Reeves est ici bien plus crédible dans son rôle de créole que ne l'étaient Véronique Jannot ou Corinne Touzet dans les leurs... La goyave d'Amérique serait-elle encore plus grosse que celle de France ?

HS.

* Recyclage : technique cinématographique qui consiste à se servir d'oeuvres antérieures exitantes pour créer, par le montage et/ou le collage, un nouveau film (voir à ce sujet les travaux de Nicole Brenez : "Montage intertextuel et formes contemporaines du remploi dans le cinéma expérimental", in CiNéMAS, vol. 13, nos 1-2, 2002, pp. 49-67).

dimanche 9 septembre 2007

A lire...


Publication de "Auto dofé" de Jean-Louis Robert, sur le site "Mondes Francophones"

En vue d'un recueil de nouvelles à paraître - et sur invitation - Jean-Louis Robert publie un texte sur le site Mondes Francophones. Parce qu'il ne veut "plus être comme bann kabri Pa Nirz", il commet cet Auto dofé : il met le feu à sa case, il incendie sa langue ! Parce que "le cordon mauresque qui l'amarrait à la pointe exotique de l'île naguère si intense" doit être coupé, il propose d'opérer cette rupture par le choix d'un mélangue (c'est-à-dire un mélange des langues) toujours aussi kozan. Dans ce "poème sur la Vile La Ville", sur le dos de cette gigantesque pieuvre grise faite de béton qui enserre l'île avec force et violence, comme pour l'étouffer, il frotte entre elles les langues - les mots des langues -, jusqu'à provoquer l'étincelle qui devra déclencher la flamme. Tout s'embrase alors, et, au-dessus des grands sites d'un tourisme inéquitable, se répand la fumée de nos maux contemporains : "alon amizé... alon fout dofé..."

Extrait:
"Le bitume tremblait. Des poings ravageurs étaient tendus droit vers la demeure du cénobite. Sa in kréol konm nou qui n’avait noué nulle vraie relation avec le voisinage faisait la nouba en huileuse compagnie avèk nout larzan ruineuses fêtes pour les contrits buvables. Nou anba nou té ral lodèr…nou té dor pa…non li mèt tro lanbordir…konm blan…dofé dofé…inn ti lanbik…dofé dann nout kor…dofé dann son kaz…Il restait là, abasourdi, sentant confusément qu’il trouverait son salut dans l’immobilité absolue. Ne pas s ‘exposer à l’immonde grouillement qui convulsait le corps social, tendant à rompre le cordon morès qui liait à Là-bas la capitale abâtardie."

Pour lire cette nouvelle :
http://www.mondesfrancophones.com/
(Rubrique : "Nouveautés" ou "Créations")

vendredi 7 septembre 2007

Ambroise Vollard, toujours à Paris...



"De Cézanne à Picasso, chefs-d'oeuvre de la galerie Vollard"

Dans les grandes lignes...
Fils de notaire né à Saint-Denis de La Réunion le 3 juillet 1866 et mort à Versailles le 22 juillet 1939, Ambroise Vollard fut un très influent marchand de tableaux et galeriste français, installé à Paris (rue Laffitte). Egalement éditeur et Ami d'Alfred Jarry, il contribua entre autres à l'écriture des aventures du "Père Ubu" (Ubu colonial)... Pour (re)découvrir ses activités de galeriste, le musée d'Orsay propose actuellement une très belle et riche exposition :

"Marchand de Cézanne et Gaugin, historien de Degas et de Renoir, avant de lier son destin à Picasso, Ambroise Vollard (1866-1939) eut une action décisive sur le développement de l'art moderne : cette exposition se propose d'en montrer l'étendue, en réunissant plus d'une centaine de peintures, mais aussi des sculptures, des oeuvres graphiques et des livres d'artistes."
Musée d'Orsay, www.musee-orsay.fr

Il ne reste donc plus que quelques jours pour se rendre au musée d'Orsay : "De Cézanne à Picasso, chefs-d'oeuvre de la galerie Vollard" se termine le 16 sept. 2007.

A noter que, exceptionnellement, le musée d'Orsay joue les "prolongations" en proposant trois soirées en nocturne : les 12, 13 et 15 sept. 2007 (de 18h30 à 21h45).
Petite parenthèse : je ne sais pas ce que vous faites le 13 ou le 15, mais le 12 vous ne pourrez pas vous y rendre : je rappelle à votre bon souvenir la soirée de rencontre et de discussion avec Monique Agénor, Jean Lods et Nabile Farès à l'ARCC... (voir parmi les annonces ci-dessous)


Erratum : pas de rattrapages !

Cette exposition a transité par New York, Metropolitan Museum of Art (13 sept. 2006 - 7 janv. 2007) et Chicago, Art Institute of Chicago (17 février - 13 mai 2007).



Pour de plus amples informations sur l'exposition :
www.musee-orsay.fr
Pour de plus amples informations sur Ambroise Vollard (biographie, portraits, activités, etc.), voir le très bon site du Lycée Ambroise Vollard (St-Pierre, La Réunion) :http://ebride.free.fr/vollard/index.htm

Reproduction ci-dessus :
- Grand format : Paul Cézanne (1839-1906), Portrait d’Ambroise Vollard, marchand de tableaux, 1899, Huile sur toile, 100x81 cm, Paris, musée du Petit Palais

Kèl Kozman ? / Quelle parole ?

Entre l'île de La Réunion, Paris, et bien d'autres lieux dans le monde, je vous propose, via ce petit blog, de découvrir quelques artistes, publications, événements, etc. qui se rapportent tous à la culture. Une culture alter-..., c'est-à-dire, une culture différente, qui ne se découvre pas dans les magasines pipoles ou dans les écrans des tévés - ni même sur les affiches publicitaires - mais une culture qui tisse des liens entre les humanités, qui vit et que nous faisons vivre de manière originale et singulière dans nos quotidiens respectifs, à travers le monde, à travers les mondes : francophones, créolophones, etc.

Au plaisir de vous rencontrer lors d'une manifestation ou dans l'un des ateliers présentés,
Bien à vous,


Stéphane Hoarau.