- Art(s) & Culture(s) -

Recherche personnalisée

lundi 20 octobre 2008

"Réunion, pinceau & écologie"

Exposition de jeunes peintres réunionnais à Paris :

Les 14 et 15 novembre 2008, le CASODOM organise une exposition de quatre jeunes peintres réunionnais (par ordre alphabétique) : Stéphane HOARAU, Yola MINATCHY, Sabine POTONIE, Ingrid VON PINE.

Le vernissage aura lieu le 13 novembre, à partir de 18h00, dans les locaux du CASODOM :

7 bis rue du Louvre - 75001 Paris
(métro : Louvre-Rivoli)
[Plan]



Pour plus d'informations, cliquez sur l'image ci-dessus.

Infoline : 01.42.36.24.54 - casodom@wanadoo.fr - www.casodom.com

dimanche 12 octobre 2008

Longue vie et joyeux anniversaire à "Île en île" !

Le site de littérature et de resources en matière de francophonies (insulaires), Île en île, fête ses 10 ans. Thomas C. Spear, son "créateur", vous invite donc à vous y rendre pour y lire un entretien fait à cette occasion ; voici son mot d'invitation :

__Aux amis, collaborateurs, auteurs (et à la presse) : le 12 octobre 2008 est officiellement l'anniversaire du site Île en île, lancé en 1998.
__Pour l'occasion, je vous invite à lire un entretien qui fait un bilan du chemin parcouru, partage quelques moment forts et donne une idée des choses à venir :

"Dix questions pour dix ans"
(questions pour Thomas C. Spear
à l'occasion des dix ans du site
Île en île,
propos recueillis par Stève Puig).


__
Merci de faire circuler l'information et l'invitation. A (re)découvrir des centaines d'auteurs, de : Haiti, Martinique, Guadeloupe, Guyane, Maurice, Réunion, Comores, Madagascar, Nouvelle-Calédonie, Polynésie...
__Le moment de l'anniversaire est propice pour faire une nouvelle visite au site pour «fouiller» dans ses archives. Il y aura de nouvelles vidéos dans les semaines qui viennent et d'autres suppléments, selon une évolution suggérée dans l'entretien.

__Merci à tout le monde - vous êtes si nombreux ! - de votre participation et contributions à la base de données. Qu'elle trouve moyen de survivre dans les années à venir.

Thomas Spear.

samedi 11 octobre 2008

Noble Nobel : JMG Le Clézio

Petit portrait et pistes de lecture relatives à l'oeuvre de Jean-Marie G. Le Clézio, prix Nobel de Littérature 2008 :


__Voici, pour ceux qui ne savent par où commencer tant son oeuvre est impressionnante, en quelques lignes, une présentation de Jean-Marie Gustave Le Clézio, écrivain de "l'exil et de la fraternité" (Le Monde du 11/10/08), né à Nice en 1940 et ayant parcouru tout les continents de notre globe :

__« La vie de Jean-Marie G. Le Clézio est avant tout parcours. Et, de ces nombreux voyages qui ont ponctué son existence, il résulte une somme d’ouvrages imprégnés de cultures et d’imaginaires variés, avant tout marqués par l’errance. Tout y est mouvement : d’une famille littéraire à une autre, cette carrière commencée par un apparentement au Nouveau Roman français se poursuit par une forte inscription dans l’espace littéraire francophone. Il est ainsi possible, en lisant sa bibliographie, de retracer son parcours : né à Nice (Le Procès-verbal, 1963 ; La Fièvre, 1965 ; Etoile errante, 1992), il passe une partie de son enfance en Afrique avec son père (Onitsha, 1991 ; L’Africain, 2004) où il retourne bien plus tard, entre autres lieux, au Maghreb (Désert, 1980 ; Poisson d’or, 1997). Après avoir encore traversé le continent américain (Relation de Michoacán, 1984 ; Le Rêve mexicain, 1988 ; La Fête chantée, 1997), tout en ponctuant ces voyages par des passages en Europe, il a aujourd’hui posé ses bagages au Nouveau Mexique où il enseigne le français.
__Cet imaginaire marqué par les voyages et les rencontres trouve aussi ses racines dans le parcours de ses ancêtres : Sirandanes et son petit lexique de la langue créole et des oiseaux (1990), seul texte de l’auteur écrit exclusivement en créole mauricien, témoigne de l’importance de ses "origines mauriciennes"… Origines qu’il est possible de retrouver dans ce que Danielle Tranquille nomme "une trilogie sur la trace des origines, de ses origines", à savoir : Le Chercheur d’or (1985), Voyage à Rodrigues (1986) et La Quarantaine (1995). » *

Pour une bibliographie complète des écrits de Jean-Marie G. Le Clézio (romans, nouvelles, articles, préfaces, etc.) et des travaux portant sur son oeuvre (thèses, mémoires, articles, ouvrages, etc.), cliquer sur le lien ci-dessous ("Source"), et consulter l'Annexe II, de la page 515 à 577.

* Source : Stéphane Hoarau, Ecriture de l'exil et exils des écritures (Lecture croisée des mouvements d'exils dans les oeuvres d'auteurs francophones contemporains : Monique Agénor, Jean-Marie G. Le Clézio, Nabile Farès, Jean Lods), Thèse de Doctorat, Université Louis Lumière - Lyon 2, 2008, p. 64.

[Photo : Jacques Sassier © Gallimard.]

lundi 6 octobre 2008

Ne pas confondre "mise en abyme" et "mise au ban"

"Le prof de français suspendu" : Suite.

Rappel des faits : la très dévote académie de La Réunion, par la voix de son recteur, suspendait la semaine dernière, et sur la "demande" d'un parent d'élève, l'un de ses enseignants (de La Possession). L'enseignant en question avait osé présenter à ses élèves une nouvelle de l'écrivain Raharimanana ("Le canapé", Rêves sous le linceul, 1998) qui mentionnait l'onanisme (qui n'est par d'ailleurs pas un péché, et qui n'est pas non plus interdit par la loi...). La chose a fait du bruit, et pour cause : cela ressemble à s'y méprendre à un mal-entendu... L'onanisme rendrait-il - vraiment - sourd ? Sourd en tout cas à la chose littéraire : ni le parent, ni l'Institution n'auraient perçu la métaphore présente dans le texte ?!

Je ne m'étalerai pas sur le sujet, un papier a déjà été fait sur Clicanoo (cliquez ici). En revanche, je vous propose de lire ci-dessous les mots de la personne concernée, Raharimanana, qui répond aux questions d'une journaliste du Quotidien de l'île :

- Quels ont été vos sentiments lorsque vous avez appris que l'étude d'une de vos nouvelles , "le canapé" a déclenché une polémique dans un lycée de la Réunion ?
Je ne peux pas feindre la surprise, le sujet est difficile : le Rwanda et ses massacres, la femme violentée dans sa chair lors des exterminations de masse. Je sais bien que l'ensemble du recueil de "Rêves sous le linceul" provoque le malaise. Mais pour ma part, c'est entièrement assumé. Je mets des mots sur l'obscenité du monde, sur le scandale des génocides, sur nos silences lâches jouissant de vivre dans des pays dits "nantis", "opulents", "civilisés", sur le spectacle du monde vu à travers la lucarne de la télé. J'étais juste surpris que ce livre revienne en force en ce moment (la publication date quand même de 1998). Mais peut-on vraiment s'étonner dans la mesure où aujourd'hui, une certaine pensée dominante portée par le pouvoir en place se ferme de plus en plus et revisite l'histoire à sa manière ? Je crois juste qu'une censure, au fond, ne fait jamais de mal à un livre, au contraire.

- Le rectorat juge votre texte "tendancieux, polémique et provocateur". Qu'en pensez-vous ?
Le rectorat parle-t-il d'une même voix ? J'ai cru comprendre il y a quelques années qu'il y avait eu un projet d'un livret pédagogique pour ce même livre, et ce par le même rectorat... Je ne vais justement pas entrer dans cette polémique stérile. Le rectorat déplace la question sur un autre terrain, je parle littérature et du scandale du monde -le génocide rwandais et autres atrocités mémorables, le rectorat va sur le terrain de la bienséance, de la morale, du politiquement correct. Nous ne parlons pas du tout de la même chose. L'école n'est-elle pas justement le lieu où les lectures du monde doivent survenir ?

- Plus que le texte en lui-même, le rectorat reproche au professeur sa démarche: il a demandé à ses élèves d'étudier ce texte seul chez eux. A-t-il commis une erreur de méthodologie ?
Plus que la censure, ce qui me dérange profondément, c'est que le rectorat ait pris cette décision après une plainte d'un parent... Société de délation ? Mais quel pouvoir donne-t-on à ce parent d'élève ? A-t-il plus de compétence que ce professeur en matière d'enseignement ? Quelle est la confiance qu'on accorde à nos professeurs ? Ne peut-on pas se fier au professionnalisme de cet enseignant ? Il connait ses élèves. Il a sa méthodologie. Il prépare ses cours. Ce n'est pas à moi de dire s'il a fait une erreur de méthodologie ou pas. Je suis écrivain, pas inspecteur de l'éducation nationale.

- Des élèves de seconde, âgés en moyenne de 15 ans, sont-ils assez armés pour comprendre le message contenu par ce texte?
L'école forme des enfants à comprendre le contenu des textes. L'âge ne signifie rien en soi. Il y a des enfants qui comprennent plus tôt que d'autres. Et je ne pense pas qu'ils soient aveugles ces enfants à qui ce professeur a donné ce texte, ils savent que le Rwanda a existé, que la Shoah a eu lieu, il y a l'Irak, il y a l'Afghanistan, la Palestine... ils savent que le monde des adultes est scandaleux, que des crimes se perpetuent dans le monde et que beaucoup d'adultes ferment les yeux. La censure est une initiation pour être un homme sociable parfait et respectable. A 15 ans, je pense qu'on peut comprendre ce texte. Quel adolescent n'a pas eu ses lectures interdites ? J'ai lu "J'irai cracher sur vos tombes" de Boris Vian à 13 ans. Le drame, c'est qu'on a vidé d'idées la tête de nos enfants. Leur donnons-nous assez de lectures, assez de livres ? Et ces parents qui se scandalisent pour tel ou tel livre, ne pouvaient-ils pas en profiter pour aborder le sujet avec leurs enfants ? Partager un peu de la lecture du monde, de la vie, avec leurs progénitures. Ont-ils assez lu ? Ouvrent-ils assez les yeux ?

- Aujourd'hui le prof suspendu s'expose à une sanction pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive. Jugez-vous qu'elle serait excessive?
C'est là le scandale pour moi. Quel serait le motif ? Faire lire un livre serait un crime ? Ce serait très grave et très significatif comme message. Le rectorat a-t-il réellement ce droit ? Ce serait pour le coup une réelle injustice. L'année dernière, j'ai été en résidence d'écriture dans un lycée de Saint Denis (93) en métropole. Les professeurs ont fait lire entre autres mon recueil "Rêves sous le linceul". C'était une résidence d'écriture en concertation avec l'éducation nationale. Dans nos latitudes océanes, on n'aurait donc pas le droit d'aborder certains sujets ? Deux poids, deux mesures ? A Madagascar, le régime qui prenait le pouvoir avait brûlé la bibliothèque familiale en 2002 (voir mon livre L'arbre anthropophage), aujourd'hui, dans un pays démocratique -vraiment ? la France, je suis confronté à la même question : faut-il brûler les livres ?

> Auteure de l'entretien : Valérie Goulan, lundi 6 octobre 2008.
> Sources : Le Blog des éditions K'A / Le Quotidien de La Réunion du 08/10/08

jeudi 2 octobre 2008

L'exil vu par...

Edito / Kozman, de Philippe Grondin, psychologue et psychanaliste, sur le site Maloya.org :

Je pourrais m'adresser aux "habitués" de l'Edito / Kozman de Maloya.org, mais comment être habitué quand ce n'est que la troisième édition du genre, depuis le mois de d'août ?

Donc, ce mois-ci, et comme pour tous les mois à venir, un Edito / Kozman est en ligne sur le site bilingue (créole et français) Maloya.org : Philippe Grondin, psychologue et psychanalyste, nous fait part de sa lecture de l'exil... Dans un autre registre, mais sans pour autant prendre trop de distance par rapport à cette question de l'exil, Gabriel Ackondjhol nous invite à découvrir son travail de peintre, dans la partie "exposition" du site (exemple ci-contre).

Pour lire l'édito, et/ou pour voir l'exposition de ce mois d'octobre, rendez-vous à cette adresse :


N'hésitez pas à réagir et à laisser un commentaire : il vous suffit pour cela de vous laisser guider (onglet "Bat'koz / Réagir").

Kèl Kozman ? / Quelle parole ?

Entre l'île de La Réunion, Paris, et bien d'autres lieux dans le monde, je vous propose, via ce petit blog, de découvrir quelques artistes, publications, événements, etc. qui se rapportent tous à la culture. Une culture alter-..., c'est-à-dire, une culture différente, qui ne se découvre pas dans les magasines pipoles ou dans les écrans des tévés - ni même sur les affiches publicitaires - mais une culture qui tisse des liens entre les humanités, qui vit et que nous faisons vivre de manière originale et singulière dans nos quotidiens respectifs, à travers le monde, à travers les mondes : francophones, créolophones, etc.

Au plaisir de vous rencontrer lors d'une manifestation ou dans l'un des ateliers présentés,
Bien à vous,


Stéphane Hoarau.