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mardi 20 novembre 2007

La France et ses esclaves

Couleur Saphir n°115



Pendant plus de deux siècles la traite et l’esclavage dans les terres françaises ont concerné quatre millions d’esclaves : Deux millions d’entre eux sont nés en Afrique, transportés par des navires négriers dans les colonies et deux autre millions y sont nés. S’il existe déjà des ouvrages traitant de histoires générales de la traite, de l’histoires de la colonisation française, de celle de chaque colonie, il n’existait aucune histoire de l’esclavage français, couvrant la période coloniale toute entière.
Le livre de Frédéric Régent qui porte un regard nouveau sur le fonctionnement des sociétés esclavagistes françaises permet de répondre à de nombreuses questions : Comment et pourquoi les Français ont-ils été amenés à devenir esclavagistes ? Pourquoi ont-ils eu recours à la traite négrière ? Pourquoi les notions de Blancs et de Noirs sont-elles apparues ? Quel bénéfice, la France retire-t-elle de l’économie esclavagiste ? Quelles sont les limites à l’exploitation des esclaves ? Pour quelles raisons la France rétablit-elle l’esclavage après l’avoir précédement aboli ? Quel est le rôle joué respectivement par les esclaves et les abolitionnistes dans le «processus d’émancipation» ?

Informations pratiques :
Mercredi 5 décembre 2007 à 19h00 à l'ARCC
160,rue Pelleport 75020 Paris
Métro: Télégraphe ligne 11 - Bus 60, arrêt Borrego
Site : http://www.arcc.asso.fr
Mèl : arcc2@wanadoo.fr

Entrée libre
Cocktail à l’issue de la manifestation

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il me parait important de parler de toute l'histoire...
SOURCE : http://jcdurbant.blog.lemonde.fr/2005/12/
Archives de décembre, 2005
31 décembre 2005
C’est la colonisation (et le christianisme) qui ont mis fin à l’esclavage !
Nos nouveaux révisionnistes n’ont pas tout à fait tort: il y a bien un lien entre colonisation et esclavage! Voir l’intéressante mise au point de l’historien Jean-Louis Harouel dans le Figaro d’hier:
Morceaux choisis:
L’arrivée des navigateurs européens a été providentielle pour le commerce des Etats riverains du golfe de Guinée, trop éloignés du Sahara pour qu’ils y écoulent leur surplus d’esclaves. Les Etats exportateurs d’esclaves de la côte atlantique de l’Afrique noire considéraient ce trafic comme leur commerce naturel. (…)
Dès le haut Moyen Age, le monde musulman est devenu le grand importateur d’esclaves. Dans les premiers siècles de l’islam, de nombreux Blancs d’Asie et d’Europe sont déportés en terre musulmane. En particulier, des Slaves (d’où les termes «esclave», «ex-slave») …
Il semble qu’au total, entre le milieu du VIIe siècle et la fin du XIXe siècle, les traites musulmanes aient déporté un nombre de Noirs nettement supérieur à la traite européenne. (…)
A la différence de l’islam, le christianisme n’a pas entériné l’esclavage. Mais, comme il ne comportait aucune règle d’organisation sociale, il ne l’a pas non plus interdit. Pourtant, l’idée d’une égalité de tous les hommes en Dieu dont était porteur le christianisme a joué contre l’esclavage, qui disparaît de France avant l’an mil. Cependant, il ressurgit au XVIIe siècle aux Antilles françaises, bien que la législation royale y prescrive l’emploi d’une main-d’œuvre libre venue de France. L’importation des premiers esclaves noirs, achetés à des Hollandais, se fait illégalement. (…)
Le mouvement part d’Angleterre, le pays qui a déporté au XVIIIe siècle le plus de Noirs vers l’Amérique. La force du mouvement abolitionniste anglais repose principalement sur la prédication des pasteurs évangélistes. Il en résulte une interdiction de la traite par l’Angleterre (1806) et les autres puissances occidentales (France, 1817), puis une abolition de l’esclavage lui-même dans les colonies anglaises (1833) et françaises (1848). Décidée par l’Europe, la suppression de la traite atlantique est imposée par elle aux Etats pourvoyeurs d’esclaves de l’Afrique occidentale.
Cependant, rien de pareil n’a eu lieu dans le monde musulman. L’esclavage étant prévu par l’islam, il eût été impie de le remettre en cause. Aussi, l’autre grande forme de la traite vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient continua de plus belle au XIXe siècle, qui correspondit à son apogée. Et, parallèlement, des Européens continuaient d’être razziés en Méditerranée et réduits en esclavage à Alger, Oran, Tunis ou Salé (Rabat). D’où l’expédition de 1830 à Alger. Finalement, ce fut la colonisation qui mit presque entièrement fin à la traite musulmane. (…)
Voir l’article complet:
Éviter l’amalgame entre colonisation et esclavage
Le malentendu actuel sur l’article 4 de la loi du 23 février 2005 relatif à la reconnaissance des aspects positifs de la colonisation française vient de ce que la plupart des protestataires amalgament l’esclavage, la traite et la colonisation européenne de l’Afrique.
«Le christianisme n’a pas entériné l’esclavage. Mais il ne l’a pas non plus interdit»
Le Figaro 30 décembre 2005
Par Jean-Louis Harouel*
Les ancêtres des actuels Antillais n’ont pas été déportés par des Européens colonisateurs de l’Afrique, mais par des marchands européens qui venaient acheter une «marchandise» que produisait et vendait l’Afrique noire : l’esclave noir. La fourniture des quelque 12 millions d’esclaves de la traite atlantique a été une affaire afro-africaine. De longue date sillonné par les voyageurs musulmans, l’intérieur de l’Afrique est demeuré jusqu’au premier tiers du XIXe siècle inconnu aux Européens. Des négriers noirs se chargeaient de la capture des esclaves, de leur acheminement jusqu’à la côte et de leur vente. Les Etats exportateurs d’esclaves de la côte atlantique de l’Afrique noire considéraient ce trafic comme leur commerce naturel.

Les Européens n’ont pas inventé la traite des Noirs, qui existait déjà depuis des siècles à destination du monde musulman. En effet, l’islam, tout en invitant les maîtres à une plus grande bienveillance envers leurs esclaves, a entériné l’institution de l’esclavage. La religion musulmane autorise à posséder des esclaves. Dès le haut Moyen Age, le monde musulman est devenu le grand importateur d’esclaves. Dans les premiers siècles de l’islam, de nombreux Blancs d’Asie et d’Europe sont déportés en terre musulmane. En particulier, des Slaves (d’où les termes «esclave», «ex-slave») sont massivement capturés dans des razzias et, au mépris des excommunications, vendus par les Vénitiens ou les Marseillais aux musulmans d’Egypte. Mais, parallèlement, la demande d’esclaves du monde arabo-musulman entraîne la mise en route de deux courants de traite en provenance d’Afrique noire. L’un, terrestre, conduit les esclaves du subcontinent noir au nord de l’Afrique à travers le Sahara (traite transsaharienne). L’autre, maritime, achemine les esclaves noirs des ports de la côte est de l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient (traite orientale). Il semble qu’au total, entre le milieu du VIIe siècle et la fin du XIXe siècle, les traites musulmanes aient déporté un nombre de Noirs nettement supérieur à la traite européenne.
D’ailleurs, outre les traites musulmanes, il existait dans l’Afrique noire de l’époque médiévale et moderne de vastes réductions en esclavage et un important trafic interne d’esclaves (traite interne). L’arrivée des navigateurs européens a été providentielle pour le commerce des Etats riverains du golfe de Guinée, trop éloignés du Sahara pour qu’ils y écoulent leur surplus d’esclaves. Il y avait là une offre d’esclaves prête à satisfaire d’éventuels acquéreurs.
A la différence de l’islam, le christianisme n’a pas entériné l’esclavage. Mais, comme il ne comportait aucune règle d’organisation sociale, il ne l’a pas non plus interdit. Pourtant, l’idée d’une égalité de tous les hommes en Dieu dont était porteur le christianisme a joué contre l’esclavage, qui disparaît de France avant l’an mil. Cependant, il ressurgit au XVIIe siècle aux Antilles françaises, bien que la législation royale y prescrive l’emploi d’une main-d’œuvre libre venue de France. L’importation des premiers esclaves noirs, achetés à des Hollandais, se fait illégalement. Puis, à partir du milieu du siècle, l’explosion de la monoculture sucrière sur le modèle des Antilles anglaises provoque un recours massif aux esclaves noirs. L’Etat s’incline devant le choix des planteurs : il officialise l’esclavage en fixant le statut des esclaves (ordonnance de 1685). C’est une profonde régression juridique.
Mais la logique égalitaire du christianisme est toujours présente. Elle va faire prévaloir l’idée que l’esclavage est incompatible avec la dignité de l’être humain. Le mouvement part d’Angleterre, le pays qui a déporté au XVIIIe siècle le plus de Noirs vers l’Amérique. La force du mouvement abolitionniste anglais repose principalement sur la prédication des pasteurs évangélistes, dénonçant la traite comme un crime contre l’homme et contre Dieu. Il en résulte une interdiction de la traite par l’Angleterre (1806) et les autres puissances occidentales (France, 1817), puis une abolition de l’esclavage lui-même dans les colonies anglaises (1833) et françaises (1848). Décidée par l’Europe, la suppression de la traite atlantique est imposée par elle aux Etats pourvoyeurs d’esclaves de l’Afrique occidentale.
Cependant, rien de pareil n’a eu lieu dans le monde musulman. L’esclavage étant prévu par l’islam, il eût été impie de le remettre en cause. Aussi, l’autre grande forme de la traite vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient continua de plus belle au XIXe siècle, qui correspondit à son apogée. Et, parallèlement, des Européens continuaient d’être razziés en Méditerranée et réduits en esclavage à Alger, Oran, Tunis ou Salé (Rabat). D’où l’expédition de 1830 à Alger. Finalement, ce fut la colonisation qui mit presque entièrement fin à la traite musulmane. Lorsqu’elle colonise l’Afrique, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’Europe est antiesclavagiste. Les puissances européennes abolissent l’esclavage, s’attaquent aux marchands d’esclaves et font cesser l’exportation au départ de leurs colonies. (...)

Kèl Kozman ? / Quelle parole ?

Entre l'île de La Réunion, Paris, et bien d'autres lieux dans le monde, je vous propose, via ce petit blog, de découvrir quelques artistes, publications, événements, etc. qui se rapportent tous à la culture. Une culture alter-..., c'est-à-dire, une culture différente, qui ne se découvre pas dans les magasines pipoles ou dans les écrans des tévés - ni même sur les affiches publicitaires - mais une culture qui tisse des liens entre les humanités, qui vit et que nous faisons vivre de manière originale et singulière dans nos quotidiens respectifs, à travers le monde, à travers les mondes : francophones, créolophones, etc.

Au plaisir de vous rencontrer lors d'une manifestation ou dans l'un des ateliers présentés,
Bien à vous,


Stéphane Hoarau.